[Flash Back] The age of innocence | Lucian

The Age of Innocence

feat Lucian

Tout son corps lui paraissait lourd, endormi, comme s'il n'avait pas bougé depuis des siècles – ce qui était humainement impossible, à moins d'être mort. Son cerveau était embrumé, l'empêchant de réfléchir correctement. Pas tellement étonnant pour quelqu'un qui était seulement en train de s'éveiller. Il avait la sensation que quelque chose clochait, sans pour autant parvenir à mettre le doigt sur ce qui n'allait pas. Il se demandait aussi depuis combien de temps il dormait, étant donné la rigidité qu'il avait l'impression d'avoir dans tout les membres.
Il ouvrit les yeux, pour finalement les refermer aussitôt. Trop lumineux. Qui avait ouvert les volets, sérieusement ? Il patienta quelques instants avant de les entrouvrir avec prudence, puis les ouvrit beaucoup plus grand en se rendant compte qu'il ne connaissait pas la pièce dans laquelle il se trouvait. Il du certainement faire un geste brusque, parce qu'il sentit soudainement une douleur au niveau du bras droit, le faisant découvrir la présence d'un cathéter relié à une poche de perfusion. Grimaçant, il reposa son bras avec douceur, fixant de nouveau son regard sur l'ensemble de la pièce. Il devait donc être dans un hopital ou un quelconque institut de soin, ce qui n'était pas rassurant quant à son état de santé.

Maintenant qu'il y pensait, il se souvenait avoir vécu une sale expérience la veille, incluant une créature dont son souvenir devait la faire apparaître surement plus effroyable qu'elle ne l'avait réellement était, et du sang. Beaucoup de sang. Il ne savait plus s'il s'était évanoui à cause de cette perte ou à cause de la douleur, d'ailleurs. Les deux, potentiellement. Quant à la raison pour laquelle il avait perdu tout ce sang... il fut soudainement pris d'un doute, le poussant à regarder sur sa gauche, exactement à l'endroit où devrait être son bras. Devrait.

Bien, est-ce que je pleure maintenant ou plus tard ?

Plus tard, là ce n'était pas le moment. Pas alors qu'il ne savait pas où il se trouvait exactement, ni depuis combien de temps. Déjà, il portait une chemise de malade – malade au sens propre du terme, pas dans le sens “un truc de fou”, même s'il aurait préfére que ce soit le cas – ce qui indiquait que quelqu'un avait du le déshabiller à un moment ou un autre. D'une part il espérait qu'il n'avait pas fallu découper le vêtement qu'il portait quand il a été blessé, parce qu'il l'aimait bien ; ceci dit même s'ils l'avaient épargné il devait surement être couvert de sang alors... D'autre part, même s'il survivrai à cette pudeur bafouée, il espérait au moins que la vue avait plu au quelqu'un en question – mais il ne devait surement pas avoir bonne mine à ce moment là, alors il en doutait. Il avait faim aussi, mais ça pourrait attendre.

Avec précaution, le brun se redressa dans son lit, avec une certaine nausée en se rendant compte que rien que ça était différent avec un seul bras. L'équilibre n'était pas le même. Alex se demanda vaguement s'il allait subir les étapes du deuil pour ça, avant de comprendre qu'il se trouvait déjà en plein dans la première phase : le déni.

« Est-ce qu'il y a quelqu'un ? »

Il se sentait un peu seul là.
Est-ce qu'il pouvait se lever au moins ? Sans se prendre un savon par un soignant quelconque, j'entends. Bah, à défaut de réponse, il allait tenter de voir s'il était au moins capable de tenir sur ses jambes. Allez, tenter quelques pas – promener la perfusion, par l'occasion. C'était encombrant cette chose. Oh, une chaise. Okay, il avait fait quoi ? Même pas dix pas ? Ouais, ça méritait une pause. Il était handicapé, pour sa défense.