Le souffle se faisait sentir, la chaleur caressait son visage, le monde avait pris une lumière naturelle. Tout était différent ici. Cela faisait longtemps, tellement longtemps que Neera n'avait pas senti cette lumière aveuglante lui arracher la vue, cette sonorité lui ravager les tympans, ou encore cette ambiance bien plus vivante. Là d'où il venait, il n'y avait pas pareille vie. Un froid s'installait péniblement en son cœur, ses sens étaient en alertes, ses pensées étaient troublées. Il ne savait déjà plus où il était, ignorait si l'endroit était complètement tranquille. Il était aux aguets : le moindre signe dangereux et, tel l'animal sauvage traînant sur un terrain inconnu, il ferait en sorte de prendre les jambes à son cou, retournerait dans son chez-lui et cette fois, rongé par la peur, n'y ressortirait jamais. Ou, autre solution, il se lancerait au combat, car il savait qu'il avait des pouvoirs. Hélas, il n'avait pu que très peu les utiliser, Sûrement pas assez pour prétendre les maîtriser. Soit. Notre « jeune » homme n'était pas en paix, mais curieusement, un autre fort sentiment cohabitait avec la peur qui se logeait dans son être. Quelque chose qui le faisait vibrer tout autant ; Quelque chose qui ne cessait de lui faire ouvrir grands les yeux dès qu'il voyait une nouveauté, dès qu'il entendait même la moindre parole lui étant inconnu, quelque chose qui faisait battre son cœur. Neera était excité par ce nouveau monde. Nouveau monde qu'il avait pourtant vu et revu, juste quelques fois tout au long de sa vie. Mais c'était maintenant qu'il découvrait vraiment. La première terre de ce nouveau monde était celle se trouvant juste au-dessus de son chez lui, le peuple des personnes « neutres ». Ni créatures des cieux, ni de l'ombre, nous étions en Tamaris, dans le cœur de Tamaris, Iria. Ainsi, l'aventurier était parti de chez lui, après avoir prévenu les quelques personnes faisant plus ou moins partie de son entourage. Si la plupart ne lui ont fait qu'un simple salut, d'autres, plus attachés, avaient tenté de le retenir, ou au moins de le prévenir de ce qui pourrait l'attendre. Ces mots hélas, sonnaient maintenant en lui, le tourmentant cruellement. Mais, plus fort que la peur, le renouveau qui s'offrait à lui, dictait le chemin. « Dicter »... Jusqu'au moment où il se rendit compte qu'il n'y avait aucune piste, aucun repère de là où il se trouvait et de là où il pourrait aller. Néanmoins, ses yeux se contentaient de s'émerveiller à la moindre architecture qui se trouvait dans tel recoin de cette grande ville. Cela pouvait lui suffire, pour l'instant. Ce n'est qu'au moment où l'orage se déclenchait dans son estomac que son intérêt pour les machines disparut et qu'il redescendit immédiatement sur terre. Hélas, plus fort que le renouveau : la faim. Et maintenant, il lui fallait vraiment trouver ses repères. Ou au moins l'auberge du coin. Ses yeux parcoururent la rue, ne s'arrêtant plus la moindre seconde sur les œuvres, mais sur les passagers qui comblaient les allées, ici et là. Enfin, il aperçut une drôle de silhouette... Cette chose avait des jambes, certes, mais un corps étrange, pas de visage, pas de bras... ? Etait-ce une autre invention particulière ? Ils étaient devenus des dieux à ce niveau, pour Neera, cependant, il ne put mentir sur le fait que cette chose manquait cruellement de l'esthétique. Puis, notre Malfestio arqua d'un sourcil. Cette silhouette bougeait. Péniblement, mais bougeait. Une étincelle fit vibrer l'esprit de notre garçon : Ce n'était pas une machine ! Il s'agissait d'une personne surchargée d'affaires. Tant mieux, au moins, ça n'en aura pas fait une œuvre ratée. Cette réflexion ayant suffisamment retenu l'intérêt de notre personnage, il décida de s'adresser à lui pour savoir où aller. Ses pas alors se dirigèrent vers cette personne. En vue de la vitesse bien réduite de cet homme, Neera arriva assez près de lui en une dizaine de secondes. Bien qu'il ne pouvait apercevoir le visage de l'inconnu caché derrière toutes les affaires qu'il portait avec grand mal, il créa le contact.
- Excusez-moi. J'ai faim. Lança-t-il simplement, sans même se préoccuper de l'éventuel problème de son locuteur.
Peut-être, pensait-il qu'une simple formule hasardeuse pouvait lui suffire pour avoir les informations nécessaires à sa prochaine destination. Comme si le fait de préciser le mot « faim » pouvait de suite faire deviner à une tierce personne qu'il s'agissait non pas d'une plainte mais d'une demande subtile afin de connaître la route vers le premier lieu de restauration. Il était assez maladroit de sa part d'engager une conversation d'une telle façon. Mais le fait était que notre jeune homme était habitué à des échanges généralement courts avec l'entourage qu'il avait pu se faire à son chez lui. Bien que cela ne le rendait pas particulièrement social ni même forcément aimable, il lui était arrivé de se faire comprendre de par les quelques personnes ayant été avec lui avec des formules particulières comme ces-ci. Mais hélas, l'idée selon laquelle il n'était plus chez lui tardait encore à se mettre en place. Il se passa un instant avant qu'il y eut un retour verbal. L'inconnu prit d'abord le temps de poser les quelques cartons qu'il avait pris péniblement avec lui. Ensuite, il jaugea un instant Neera de la tête aux pieds. Pendant quelques secondes, notre personnage eut la crainte de n'avoir été déjà démasqué par une magie inconnue, surtout lorsqu'un sourire se traça sur le visage du garçon. Néanmoins, la réponse de ce dernier effaça l'inquiétude naissante de notre voyageur. Son locuteur le salua (peut-être pour souligner le fait qu'il n'avait pas été salué?) et lui répondit la même chose : Lui aussi, avait faim. Neera pencha la tête d'un côté, comme perplexe de par une telle réponse.
- Ah. Ajouta-t-il.
Ses grands yeux d'enfants persistaient à fixer l'inconnu, mais la moindre parole ne sortait. Des quelques contacts qu'il avait pu avoir, tout se créait d'abord par des ressemblances, des choses qui liaient deux êtres. C'était du moins ce qu'il avait pu vivre, jusque là. Suivant cette logique, Neera s'interrogea : Est-ce que le fait d'avoir tous les deux faims les avait déjà familiarisé ? Le deuxième garçon continua cette conversation en lui expliquant qu'il désirait bien aller manger, mais qu'il lui fallait en priorité amener ces livres.
- Je vois.
Se contentant toujours de répliques courtes, il restait une nouvelle fois planté devant lui. Comme s'il attendait la suite. Et, à défaut d'avoir enfin ce qu'il attendait, l'inconnu lui demanda de l'aide. Il fallait porter ces cartons de livres vers le bâtiment non loin d'eux. Neera acquiesça sans hésiter.
- D'accord.
L'instant d'après, il s'avança vers cette pile de carton. Ses bras encerclèrent cette dernière, et tout s'éleva sans mal. Le jeune homme se retourna et avança sans rien ajouter vers le lieu indiqué. Si évidemment sa démarche se faisait maintenant plus lente que lorsqu'il avait les bras libres, on pouvait tout de même voir qu'il n'avait pas le moindre problème à supporter cette lourde charge. En effet, le fait d'hériter des traits d'un lycan et accessoirement d'être l'homme à tout faire dans un vieil habitat l'aidaient grandement dans ce genre de situation. On pouvait se poser bon nombre de questions si on ne connaissait pas la nature de Neera, cependant il ne le prit pas en compte. Néanmoins, il avait beau ne pas avoir de mal à transporter toutes ces affaires, il ne pouvait plus du tout voir là où il se dirigeait, à cause de ces cartons qui lui cachaient la vue. Ce n'est qu'au moment où il percuta quelque chose qu'il prit vraiment conscience de ce problème. Lorsqu'il posa le tout, il se rendit compte que ce « quelque chose » avait une voix bien aiguë pour le coup... Et chouinait continuellement à présent. Il s'agissait d'une petite fille venant de heurter le sol sous le coup du choc.
- Mince. Fit notre jeune homme d'un ton abusivement neutre.
Si Neera restait là, sans la moindre expression et sans le moindre mouvement telle une statue, son presque-guide vint sur place. Il ne lui fallut d'ailleurs pas plus de quelques secondes pour, à la différence de notre statue, réagir à cette situation. On pouvait le voir se mettre à la hauteur de l'enfant en pleurs et lui parler d'une voix si douce que l'on pourrait la confondre avec une berceuse. Lorsqu'il demanda à la petite fille ce qu'il en était de ses blessures, elle montra entre deux gémissements là où elle avait mal. Le garçon tenta de la rassurer puis, en l'aidant à se relever délicatement, lui proposa de voir quelque chose de « drôle ». Notre personnage eut un doute, lorsqu'il vit l'homme aux cartons et la petite fille partir plus loin vers l'arbre. Devait-il les suivre ? Que faire, autrement ? Mais l'occasion lui semblait déjà loin, et il se contenta d'observer ce qui se passait à quelques pas de lui. Une graine disparut dans le sol, et laissa place à une magnifique fleur qui vient caresser les narines de la fille qui se mit à rire. Une nouvelle fois, une petite étincelle se fit dans les yeux de notre grand enfant. Cette fois là, ce n'était pas due aux inventions du quartier mais à une simple et si petite chose. C'était tout aussi merveilleux pour lui... Ce ne fut que lorsque que l'autre garçon revint que les yeux de Neera se détachèrent de cette radieuse plante. Quand on l'interrogea sur le fait qu'il ne semblait visiblement pas avoir l'habitude d'avoir beaucoup de compagnie là d'où il venait, il se remit sur ses gardes : Comment un simple inconnu pouvait deviner cela ? Comment diable pouvait-on deviner dans l'attitude morne, asocial et neutre de Neera que ce dernier n'était que peu entouré ? Bien que cela pouvait être logique aux yeux des gens, il était impossible pour notre aventurier de se dire qu'il n'était pas difficile à percer à jour, de par son comportement. Au contraire, ce fut l'idée qu'une quelconque magie l'eut démasqué qui vint en lui. Cependant, il ne lisait aucune malveillance dans le regard de son locuteur. Pour l'instant, il n'y avait rien à signaler.
- Non, c'est vrai. Répondit-il, avec cette habitude de simplifier les échanges. Puis, lorsque le garçon s'empara d'un carton et lui signala qu'il allait lui prêter main forte, il ne lâcha qu'un simple : D'accord.
Ceci fait, tout allait bien mieux : L'un avait maintenant la vue dégagée, tandis que l'autre se déplaçait sans mal. Il ne fallut que quelques mètres supplémentaires avant que le duo n'arrive une bonne fois pour toute à destination. Les cartons retrouvant leur place au sol, l'inconnu le remercia et lui proposa de manger ou encore faire un tour. Ces derniers mots semblaient comme enchanter Neera, imaginant déjà qu'ils passeraient dans de nouvelles rues, qu'il verrait des architectures les unes encore plus spectaculaires que les autres... Déjà, on pouvait le sentir planer ! Mais une fois encore, le faisant de suite redescendre sur terre, un grognement se fit entendre. L'estomac semblait jouer le rôle de la raison.
- Ah. J'ai toujours faim. Dit-il, une main contre son ventre. Je voudrais manger, affirma-t-il.
Il ne fallut pas longtemps avant que le duo ne se mette en direction de leur restaurant. Après donc s'être occupé des affaires de l'homme aux cartons, Neera se réjouissait de pouvoir enfin s'apprêter à se rassasier quelque part. Déjà, il imaginait un habitât tout aussi spectaculaire que les rues du coin. Peut-être même y avait-il d'autres machines à admirer dans leurs salles à manger ! Lorsque son nouveau compagnon lui affirma qu'il avait idée de l'endroit où ils iraient déjeuner, notre aventurier acquiesça une nouvelle fois et le suivit sans rajouter la moindre parole. Tandis qu'il était à la suite de son guide, le regard de Neera se remettait à se perdre un peu partout dans le décor de cette ville. Ses yeux s'ouvrirent grands lorsque que l'inconnu posa le pied sur ce qui semblait être un escalier... Amovible. Aussi, comme s'il s'en méfiait, ou ne savait pas trop comment « l'utiliser », il fallut un instant avant que Neera ne se décide à poser le pied dessus. Ses deux mains se cramponnaient aux rembarres, comme par peur que tout ne s'effondre en un instant, ou qu'il en perde l'équilibre. Arrivant progressivement en haut des escaliers, un grand bâtiment se découvrait à leurs yeux. Une inscription indiquait le nom de celui-ci et on pouvait devinait qu'il s'agissait en effet de là où ils comptaient s'arrêter. Son compagnon commença à vanter la vue de l'endroit et à indiquer différents lieux visibles d'ici. Neera suivit toutes les localisations indiquées, désirant pouvoir plus facilement s'orienter à l'avenir.
Puis, après s'être installés et avoir eut les cartes, on passa enfin aux présentations. Il était inimaginable tout de même, de se dire qu'ils aient pu passer un moment ensemble sans même s'être présentés. Pour notre jeune homme, cela n'avait que très peu d'importance. Les prénoms, les identités ne lui servaient guère, il se contentait de demander ce qu'il voulait, de faire ce qu'il devait, et ensuite il disparaissait aussitôt. Dans son propre chez lui, certaines personnes ne savaient pas non plus son propre prénom. Qui pouvait vraiment s'intéresser à une personne manquant cruellement de discussion ?
- Enchanté. Répondit-il par un ton neutre, ne relevant même pas les yeux du menu.
Un ange passa. Puis, Neera se rendit compte qu'il était peut-être question de se présenter à son tour.
- Moi c'est Neera. Je ne viens pas d'ici. Ajouta-t-il, toujours fidèle à lui-même dans ses réponses.
Cela dit, il quitta de suite le menu lorsque Hiram commença à parler d'Iria, et plus précisément, des machines d'Iria. Uniquement pour en dire de simples faits, mais rien que cela pouvait retenir l'attention de notre ignorant.
- Comment ça peut aider les humains ? Et non... Je ne trouve pas. Il y a beaucoup de choix. Qu'est-ce qu'il y a de bon dedans ?
Il laissa son interlocuteur présenter certains plats afin de l'aider à choisir, mais déjà, son yeux rencontraient le peu d'instruments visibles dans les parages. Le coupant en pleine présentation du menu, il commença à l'interroger, de la même façon qu'un enfant demandait à sa mère telle ou telle chose.
Hiram prit un air étonné lorsque Neera l'interrogea sur ces créations. Il pouvait en effet être bien surprenant de ne pas connaître des inventions pourtant des plus basiques dans la vie de tous les jours. Bien que Underground n'était pas vide, ces souterrains étaient largement limités, en lieu comme en contenu. Le jeune homme n'était donc vraiment pas habitué à voir certaines choses, vu qu'il n'avait mis que très peu les pieds hors de son terrier, et qui plus est, jamais dans des villes comme ici. Son guide sourit et commença à dicter les moindres actions et utilisations de tel objet. Si certains de ces-ci étaient bien évidemment connus de notre voyageur, d'autres lui étaient presque synonyme de magie. Alors ça par exemple, c'était un escalator... Le nom était similaire à ce qu'on pouvait trouver là d'où il venait, mais sans cette capacité mobile. A chaque nouvelle description, on pouvait voir une nouvelle lueur dans les prunelles de Neera. Lorsqu'un serveur interrompit cette discussion pour le moins particulière, son compagnon lista ses envies, tandis que notre personnage se contenta de pencher la tête d'un côté, quand le regard de l'homme en service se tourna vers lui.
- Moi... Je ne sais pas. Ça, ça sert à quoi ? C'est bon ?
Le serveur semblait comme surpris voire gêné qu'on lui demandait un avis sur le contenu du menu de son lieu de travail, et d'une formulation des plus singulières. Puis, il finit par conseiller des plats qui régalaient à coup sûr une personne, étrangère ou non. Sans hésiter, Neera accepta. Ses goûts n'avaient jamais été très difficiles, tant qu'il mangeait, il avait son bonheur. Après que le troisième homme disparut, il y eut un instant de silence. Puis Hiram relança la conversation. Il retourna sur le sujet selon quoi notre voyageur n'était en effet pas d'ici, et lui garantit que le détour ici en vaudrait le coup. Quand il lui demanda ce qu'il voulait bien vouloir voir après manger, Neera lança :
- Je ne sais pas. La bibliothèque, elle est bien ? Il y a d'autres machines là-bas ?
Avant qu'il ne put avoir la moindre réponse, les plats arrivaient déjà. Hiram lui souhaita un bon appétit, et eut la même réponse en retour. Pour le plus grand bonheur de notre homme à jeun, il découvrit un plat qui lui était jusqu'alors inconnu, de forme comme de goût. Puis, Neera retourna sur le sujet qui l’intéressait le plus.
- Et vos inventions, elles sont où ? C'est à vous ce qu'il y avait dehors ? Vous les faites de la même façon que vous avez construit la fleur, tout à l'heure ?
Neera Keyriann
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Hiram Z. Wyverstone
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Jeu 10 Aoû - 19:56
Ta bibliothèque contenait même Notre histoire
Si Hiram devait avoir un certain talent pour avoir par exemple donné vie à la plante tout à l'heure, il ne se révélait pas être le créateur de toutes ces merveilles. D'aucune d'elles, même. Il le renseigna néanmoins sur leur façon de construction, et sur les auteurs de ces-ci. Le matériel était basique, le même genre que l'on pouvait utiliser pour ce qu'il y avait partout, et les inventeurs étaient des architectes d'exceptions. Quand bien même alors, Neera désirait un jour avoir ne serait-ce qu'une pâle copie d'une de ces œuvres, ses mains de brutes étaient juste incapables de reproduire un travail aussi parfait et sûrement minutieux. Il se contenterait des souvenirs fabuleux qui s'accumulaient dans sa tête, chaque fois un peu plus quand il passait dans les villes. Encore une fois, même apprendre que certains appareils pouvaient avoir des fonctions dans la bibliothèque l'intrigua. Toutefois, plus que le savoir, ce fut la nourriture qui faisait le bonheur du voyageur à cet instant. En quelques minutes, il avait presque complètement vidé son assiette, alors que son hôte ne venait que d'entamer, à cause de la longue explication qu'il devait lui fournir. Du moins, c'était ce que l'on pouvait croire. Car, pendant un temps, sans que Neera n'en prenne compte, bien trop absorbé par sa nourriture (ou l'inverse ?), son compagnon semblait le fixer du regard, attentivement. Comme s'il l'analysait, et avait une quelconque réflexion sur lui. Ce fut au moment où notre homme leva les yeux qu'il s'en aperçut. Et si l'attention d'Hiram repartit immédiatement sur son assiette, on pouvait se poser la question sur ses pensées. L'aventurier prit à son tour le temps de réfléchir. Que devait-il penser de lui ?
- Quoi ? Fut le seul mot afin de briser ce silence. Il y a quelque chose qui ne va pas ?
S'il n'avait pas l'habitude de se questionner plus que ça sur les comportements et états des gens, c'était surtout pour Neera une façon de voir s'il y avait vraiment quelque chose d'alarmant. S'il guettait le moindre signe selon lequel sa nature aurait été grillée, on pouvait se demander si ce surplus de précaution ne pouvait pas être futile, se trouvant en Tamaris, la citée même qui protégeait les malfestios... Néanmoins, personne ne pouvait connaître personne. Et sachant à quel point tout pouvait être dangereux, il était important de prévoir, quitte à se protéger de tout.
- Tu n'as plus faim ? Insista-t-il. Je peux t'aider à finir si tu veux.
Neera Keyriann
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Lun 14 Aoû - 12:13
Hiram Z. Wyverstone
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Lun 14 Aoû - 13:54
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- Ah. Lança Neera, avec une pointe de déception dans la voix.
Avant même qu'il n'eut le temps de détacher ses yeux de lui et de regarder ailleurs de nouveau, son interlocuteur en vint à lui demander plus d'informations sur sa personne. Et c'était là que ça coinçait. D'où venait-il ? Rien que ça. Il lui aurait suffit de dire "de vos souterrains" et tout était fait. Bien que jusque là, le guide ne semblait pas être une mauvaise personne, et que l'on devait se rappeler que c'était des êtres de Tamaris qui lui avait sauvé la peau, comment être certain qu'aucun d'entre eux ne pouvait avoir un quelconque désir de s'enrichir, ou une quelconque haine envers des hybrides ? Alors que le serveur arriva leur demander de se charger du paiement, Neera commençait à bâtir tout un mensonge dans sa tête, pour ne pas avoir à révéler la moindre information. Il sentit comme un pincement au cœur, lorsqu'il vit que l'inconnu régla leurs deux notes. Quand bien même il pouvait ne pas vraiment se préoccuper des charges des gens, il n'était jamais redevable envers ces-ci. Peut-être même, qu'au final, le laisser le guider était aussi un service qui demandait un retour. Notre homme se sentait, à ces idées bien ingrat de ne pas ne serait-ce que lui parler sincèrement de lui et d'éprouver comme seul retour de la méfiance. Il pensait néanmoins être sauf, lorsque Hiram commençait à parler de se diriger vers la bibliothèque, et il était déjà impatient de la voir ! Mais l'instant d'après, voilà que tout revint. Ils se levèrent et prirent l'escalator allant sens inverse pour retourner sur la place. Son compagnon touchait quelque chose. Ou allait toucher quelque chose. Le Malfestio tenta d'éclaircir ses questions... En donnant une réponse floue.
- Non, je ne viens pas de là-bas... On me dit souvent que je suis très pâle de peau pourtant. Je ne dois pas en connaître plus que vous mais il me semble, du coup, que ceux qui viennent de Zhakal doivent être assez... Sombres d'apparence, non ?
Aie. Là était le problème. Si Hiram commençait à sortir le point tout à fait logique selon lequel, à part sa peau bien blanche, tout le reste semblait bien noir, que ce soit au niveau de sa chevelure, ses yeux, et même son goût vestimentaire, il était possiblement grillé. Il fronça des sourcils, et tenta de suite d'enchaîner :
- Je veux dire... Ils doivent être tout brun, avoir la peau mâte peut-être... Je n'en ai jamais vu. Et du coup non, je ne sais pas à combien de temps se situe Zhakal d'ici. Justement, je comptais aussi y faire un tour, j'avais pensé plutôt que ça serait vous qui me donnerez des informations ! Dans vos livres... Il n'y a rien sur les cités étrangères ? C'est votre bibliothèque d'ailleurs ?
Bien qu'il avait réellement envie de noyer le poisson et d'éloigner comme possible le sujet gênant, cette question était réellement tiré de son intérêt pour la ville, et Hiram maintenant. Ne le lâchant pas des yeux, il l'écoutait parler de celle-ci. Puis, au moment où ils arrivèrent non loin de l'entrée du bâtiment, le garçon aux allures ténébreuse eu une alerte, et commença à sortir de sa poche quelques pièces.
- J'ai oublié. Vous aviez payé combien pour ma part, hm ?
Neera Keyriann
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Lun 14 Aoû - 14:55
Hiram Z. Wyverstone
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Mer 16 Aoû - 21:59
Ta bibliothèque contenait même Notre histoire
Lorsque Hiram lui révéla être intéressé par les malfestios, c'était à double tranchant pour notre hybride. Il avouait donc bien connaître cette espèce, et y attacher une certaine importance. Certes. Mais cela pouvait-il être une bonne chose ? Voulait-il dire par là, s'intéresser à l'idée de gagner quelque chose ? Ou peut-être était-ce de la simple curiosité. D'autant plus qu'il savait qu'ils se situaient en-dessous d'eux, en Underground. Ayant sûrement plus de savoir que ça, il ne lui aurait pas été difficile de s'y infiltrer et d'en attraper. Neera tranchait encore dans sa tête si oui ou non il était hors de danger de révéler sa provenance à son hôte, mais, comme s'il s'agissait une nouvelle fois de fuir cette issue, il avait donc rappelé qu'il n'avait pas encore réglé sa part au restaurant, étant donné que son compagnon s'en était chargé avant lui, d'une façon bien aimable ! Mais alors qu'il commençait à compter les quelques sous réunis dans la paume de sa main, Hiram refusait tout simplement, lui offrant gentillement ce repas. C'était, selon lui, une façon de le remercier de l'avoir aidé quelques temps plus tôt, avec cette lourde charge de livres. Neera était comme étonné qu'un simple service pouvait "égayer" la journée d'un simple inconnu, alors que c'était ses tâches quotidiennes, là où il travaillait. Comprenant qu'il ne semblait pas utile d'insister, l'homme se contenta de suivre le guide dans la bibliothèque.
Dès même le seuil passé, tout était grand, vaste et majestueux. L'entrée donnait directement sur d'interminables rangées remplies de livres. Ce genre de bâtiment était imprégnée d'une aura de sagesse et de connaissance, d'une telle façon que notre aventurier se sentait comme intrus, lui et son maigre savoir, dans un si grand et imposant établissement. Le duo prit les escaliers et arrivèrent au premier étage. C'était donc ici, si l'on suivait les indications du bibliothécaire, que l'on pourrait trouver tout ce qu'il fallait pour aller à Zhakal. C'était parfait pour lui. Néanmoins, il n'allait pas prendre une semaine à lire des tonnes et tonnes de livres. Il décidait tout de même d'en feuilleter ceux avec des titres les plus accrocheurs. Alors, comme s'il s'agissait de faire ses courses, Neera commençait à aller et venir d'une rangée à l'autre, sans même regarder si son guide le suivait. Ironique comme situation, d'ailleurs... Ayant tilté sur deux choses "importantes" pour lui, il lança :
- Mais alors... Le deuxième étage contient quoi ? Ah, et j'aimerais aussi faire un tour au troisième.
Déjà, un léger sourire se dessinait sur le visage de cet éternel garçon, en se remémorant les fois où il pouvait lire toute sortes de livres d'enfants, bien tranquille dans son coin. Une si grande bibliothèque... Il avait hâte de découvrir d'autres histoires. Enfin, s'il en avait vraiment le temps. Mais l'instant n'était pas encore là. Il était question de chercher le moindre renseignement sur cette fameuse contrée des ténèbres. Et pour ça... Neera ne se privait pas de prendre un escabeau qu'il plaça comme bon lui semblait, puis de prendre un... Deux... Quatre livres dans les rangées du haut. Il commençait alors à avoir les bras chargés, jusqu'à ne plus voir en face de lui, de nouveau. Lorsqu'il se retourna et entreprit de descendre de cet escabeau... Son pied ne se posa qu'à peine sur la marche inférieur et voilà qu'il dérapa et s'écrasa au sol avec toute sa collection de livres.
- Aïe... Râla-t-il, assis au milieu du tas éparpillé un peu autour de lui.
Neera Keyriann
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